- MÉNESTRANDISE
- MÉNESTRANDISEMÉNESTRANDISETerme d’ancien français qui désignait la profession de musicien (XIVe-XVe s.) et qui resta en usage jusqu’aux XVIIe et XVIIIe siècles pour désigner la corporation des ménestrels (appelés encore ménestriers ou ménétriers) fondée à Paris en 1321. La ménestrandise (ou ménestrandie) possédait sa rue et sa chapelle, Saint-Julien-des-Ménestriers, détruite pendant la Révolution. Le chef de cette corporation portait le titre de roi; ce titre, devenu celui de «roi des violons», subsista jusqu’en 1773. Les ménestrels étaient, à l’origine, les serviteurs des troubadours qu’ils accompagnaient sur la viole, la vielle ou la harpe. Ce furent aussi des poètes et des chanteurs qui n’avaient pas d’ascendance noble (en principe, les troubadours étaient pour le moins chevaliers). Les rois de France des XIVe et XVe siècles entretinrent de véritables troupes de ménestrels, et nombre de princes les imitèrent. Comme plusieurs corporations, celle des ménestrels tomba en décadence; elle se signalait notamment par le souci de ses prérogatives, dont la défense donna lieu à de nombreux procès. La querelle durait toujours entre organistes et joueurs de violon lorsque Couperin se moqua de la corporation dans une satire spirituelle, Les Fastes de la grande et ancienne ménestrandise , pamphlet musical parfois féroce avec son cortège, pêle-mêle, de vielleux, de saltimbanques, d’ours, de singes.
Encyclopédie Universelle. 2012.